Obésité

0-6: Vous engagez vous, si vous êtes élu, à faire établir par votre gouvernement :

-         un projet de loi visant à interdire toute publicité par l'image pour les produits transformés et les produits nouveaux complexes ? Une orange, des haricots verts, sont des produits identifiables, comme du pain ou un poulet. Une barre « machin » sous un emballage d'aluminium coloré est un produit fabriqué, incontrôlable quand il est vu sur un écran de télévision ou une affiche. Il ne doit pas être promu par la publicité.

-         un projet de loi interdisant l'usage pour la publicité et les présentations de mode d'un corps humain au dessous d'un indice de masse corporelle de 20 kg/(taille en mètres)2 ? On sait peser les boxeurs et les jockeys, il sera encore plus utile de peser les modèles et les mannequins !

FB : Je partage votre objectif de lutte contre l’obésité. Mais veillons à ne pas accumuler les projets de lois : leur accumulation est la cause de leur inapplication…/ …  . La publicité lors des émissions pour enfant devrait exclure tout produit déséquilibré.

SR : L’exemple de l’obésité, épidémie du siècle, est là pour nous le rappeler. L’action à conduire en la matière passe par un renforcement de la prévention précoce et de l’information sur les risques d’une alimentation carencée et trop riche, de la sédentarité et du surpoids sur la santé. Je souhaite donc que l’on poursuive l’action du PNNS en lui donnant une plus grande ampleur. Je souhaite aussi limiter strictement la publicité en direction des enfants et des adolescents.

NS : Aucune famille ne se nourrit uniquement de produits alimentaires non transformés. Quelles sont les familles où il n’y a ni petits pots pour bébé, ni paquets de céréales, ni yaourts, ni petits gâteaux ? La publicité fait connaître ces produits et c’est bien normal. Il y a des centaines de milliers d’emplois dans l’industrie agro-alimentaire.

Et puis il y a enfin la question de la publicité. Elle doit être plus responsable dans son contenu, ne pas associer à l’excès des femmes et des enfants toujours plus minces et toujours plus beaux à des produits toujours plus gros et toujours plus gras. C’est au secteur de l’agro-alimentaire de faire preuve là encore de responsabilité, avec l’incitation et sous le contrôle des pouvoirs publics. Je sais qu’il y est tout à fait favorable. Je pense qu’il faudra ouvrir le débat sur l’interdiction de la publicité alimentaire pendant les plages consacrées aux émissions pour enfants.

L’image des mannequins forge des canons de beauté auxquels beaucoup de jeunes filles peuvent être tentées de se conformer au prix de comportements anorexiques désastreux pour leur santé. Nous devons donc agir à la fois pour la santé des mannequins et celle des jeunes filles qui essaient de leur ressembler. L’Espagne a montré l’exemple la première en proposant une piste de solution. Je pense qu’il faut essayer de parvenir à un accord entre les agences de mannequins, les magazines et le bureau de vérification de la publicité (BVP) pour retenir des silhouettes plus proches de la réalité biologique. Cela vise les défilés, mais aussi les photos dont les retouches façonnent des femmes qui n’ont rien de commun avec une femme réelle.

O-6 Commentaires : question clé dans la lutte contre les épidémies industrielles. L’éducation et l’information ne font « pas le poids » face à des milliards d’euros destinés à
"acheter du cerveau humain
" par la démarche répétitive de la publicité. Les réponses sont timides et imprécises. Il faut que l’apprentissage de l’alimentation se fasse sans parasitage publicitaire, notamment par le plus puissant d’entre eux, celui de l’image télévisée. La protection sélective n’existe pas, les enfants sont devant la télévision à des moments très variés, il faut savoir interdire tout publicité par l’image de très nombreux aliments
à la télévision. Aucun des trois candidats n’est prêt à le faire et
donc aucun ne prend l’avantage sur cette question concernant le premier problème de sécurité sanitaire de la période à venir. FB  et SR ne répondent même pas à la proposition concernant les mannequins à la maigreur pathologique.

Notes
FB : 1-1         SR : 1-1         NS : 1-1

 

O-7 : Vous engagez vous, si vous êtes élu, à faire défendre par votre gouvernement dans les négociations en cours au niveau de l'Union la nécessité  :

- d'une information nutritionnelle obligatoire sur tous les aliments conditionnés industriellement ?

- d'une réglementation simple et pédagogique de cette information définissant un graphisme unique défini en concertation avec les producteurs, le Conseil national de la consommation, le Conseil national de l'alimentation, l'Institut National de la Consommation  et les associations de consommateurs. Elle indiquera le total des calories contenues dans le conditionnement, le poids en grammes des glucides, des lipides (avec une subdivision en quatre classes), des protéines et du sel.

FB : J’y suis favorable. L’information sera accompagnée d’un pictogramme compréhensible par tous

SR : L’information sur les risques du surpoids et de l’obésité doit être harmonisée au plan européen, voire au niveau international. Elle doit aussi être la plus transparente et la plus compréhensible possible. Chacun doit pouvoir savoir ce qu’il a dans son assiette !

NS : Absolument. Chacun doit pouvoir se protéger de l’obésité, du cholestérol ou de l’excès de sel et adapter son régime à son mode de vie. Or aujourd’hui, tout discours sur la qualité de l’alimentation voit ses effets limités par le fait qu’il est impossible pour le consommateur d’accéder à une information nutritionnelle simple et compréhensible. Telle est la position que la France adoptera dans le cadre de la renégociation de la directive européenne sur l’étiquetage, qui a d’ailleurs été ouverte à son initiative. Le Conseil national de la consommation a émis un avis sur la question au printemps 2006 et l’AFSSA prépare un rapport sur les différents types de dispositifs envisageables. Nous serons à l’écoute de tous pendant toute la négociation.

O-7 Commentaires : FB est net sur cette question, nous aimons les réponses simples et qui expriment l’accord avec nos propositions (étiquetage de tous les aliments emballés industriellement, pictogramme), NS un peu moins et SR encore un peu moins, elle fixe des objectifs généraux, nous proposons des mesures concrètes, ce n’est pas la même chose.
Notre questionnaire ne peut être l'occasion de parler de valeurs ou d'indiquer des objectifs, il pour but d'obtenir des engagements concrets qui ne concernent pas un groupe de pression qui veut obtenir quelque chose pour lui, mais le bénéfice de l'ensemble de la population.

Notes
FB : 3-3         SR : 1-1         NS : 3-2

O-8 : Vous engagez vous, si vous êtes élu, à faire établir par votre gouvernement :

- une obligation pour chaque établissement scolaire d'établir un suivi de l'indice de masse corporelle de tous les élèves, avec une exploitation épidémiologique de ces données au niveau départemental, régional et national ?

- une action destinée à rendre un service évalué aux élèves et aux familles, allant de réunions d'information sur les problèmes de surpoids et d'obésité à des actions individualisées s'adressant aux élèves ayant un problème de surpoids ?

FB : Il est en revanche nécessaire de mettre en œuvre une réelle politique de prévention de l’obésité et d’éducation à l’alimentation, en renforçant la médecine scolaire (médecins et infirmières) avec pesée annuelle de chaque enfant, en veillant strictement aux menus des cantines dans les écoles.

Il est nécessaire de développer les actions de prévention et de dépistage de l’obésité à l’école. Il faut pour cela, avant de s’engager sur des mesures concrètes, développer la médecine scolaire : elle n’a pas la possibilité, aujourd’hui, de mettre en œuvre les actions que vous proposez.

Il faut développer l’épidémiologie quasi inexistante en France actuellement : c’est une urgence de santé publique.

SR : La lutte contre l’obésité infantile est un objectif prioritaire de l’action politique que je veux mener. Mais, de manière plus générale, je veux que soit mise en œuvre une politique spécifique et active de prévention chez l’enfant par un renforcement de la PMI et une relance de la médecine scolaire.

NS : Oui sur tous ces points. Cela participe des nouvelles missions et des nouvelles ambitions que je veux confier à la médecine scolaire. Par ailleurs, je souhaite que les médecins libéraux soient rémunérés pour leurs actions de prévention. Dans ce cadre conjuguant médecine scolaire et médecine de ville, un suivi du poids des enfants et adolescents sera établi, une information nutritionnelle diffusée et, s’il le faut, des actions individualisées seront proposées. Je veux également multiplier par deux les heures de sport à l’école. Je le propose au nom des vertus individuelles et collectives que le sport enseigne, mais également dans un but de santé publique. Je propose d’ailleurs que le ministère du sport et que le ministère de la santé se regroupent dans un pôle permettant d’agir de manière plus forte et plus volontariste en faveur de la santé, du bien-être, de la qualité de la vie.

O-8 Commentaires : Dans une telle entreprise il faut un « signal initial » fort, nous avons proposé une opération très concrète, utile et facile. Il s’agit de peser tous les enfants et adolescents tous les ans, d’avoir une exploitation épidémiologique à différents niveaux pour mobiliser tous ces niveaux,
c'est à dire adapter les actions là où elles se révèlent urgentes
, que ce soit au niveau d'un établissement ou d'un enfant. Là encore une question précise appelait une réponse précise. SR nous dit que la lutte contre l’obésité est pour elle un objectif prioritaire, pour nous cela ne signifie pas la volonté de passer à l’acte par un geste précis. Elle ne nous dit pas
: « oui, il faut peser tous les enfants chaque année et procéder à une exploitation statistique des résultats pour caractériser les  situations et identifier les problèmes, tant au niveau des individus que des établissements».  Quand FB dit que la médecine scolaire n’a pas la possibilité de mettre en œuvre les actions que nous proposons, sa réponse ne peut concerner que le service rendu individuellement aux enfants en surpoids puisqu’il accepte
déjà la pesée annuelle et l’adaptation des cantines. Le choix politique est de proposer des modifications des situations inadaptées
. A l’évidence sur cette question c’est NS qui accepte nos propositions et les a bien comprises.

Notes
NS : 3-3
    FB : 2-2         SR : 1-
1

Total Obésité (adéquation)        

FB : 6             NS : 6                       SR : 3