réponse de dominique voynet

Réponse de Dominique VOYNET
candidate des Verts à l'élection présidentielle 2007
au questionnaire des Pr Gérard Dubois, Claude GOT, Albert Hirsch, François Grémy, Maurice Tubiana
 
mars 2007


 
            Monsieur le Professeur et cher confrère,
            Votre action et vos propositions pour une politique de sécurité sanitaire rejoignent sur bien des points, mais pas sur tous, l’analyse que je fais avec Les Verts de la situation sanitaire et nos propositions pour une refondation du système de santé.
            La crise de la situation sanitaire et du système de santé est structurelle, l’augmentation des maladies de civilisation est plus rapide que les progrès des soins médicaux. Ce qui signifie que la situation sanitaire se dégrade, alors même que les dépenses de soins n’ont cessé d’augmenter beaucoup plus vite que l’inflation. Le déficit de l’assurance maladie se creuse, sans qu’on enraye l’augmentation des cancers, du diabète, de l’asthme ou des maladies cardiovasculaires.
            L’OMS Europe estime que 86 % de la mortalité et 77 % de la morbidité sont dus aux maladies chroniques et que 80 % des maladies cardiovasculaires et des diabètes, 40 % des cancers pourraient être évités. On ne résoudra la crise que si on agit à la source sur les causes de maladies en faisant reculer les grandes maladies chroniques actuelles.
            Cela suppose de refonder le système de santé sur 3 piliers soins, environnement et éducation. C’est donc une réforme en profondeur qui est nécessaire, si l’on veut préserver un système basé sur la solidarité et répondre aux besoins de santé d’aujourd’hui.
            Nous proposons de réorganiser l’ensemble des institutions de gestion des politiques de santé en 3 agences : Agence de l’Offre de Soins, Agence de la Santé Environnementale et Professionnelle et Agence de l’Education et la Promotion de la Santé. Ces 3 agences se déclinent au niveau national et au niveau régional. L’organisation en 3 pôles nous semble indispensable pour que la Santé Environnementale et l’Education et la Promotion de la Santé ne soient pas laissées pour compte et marginalisées, alors qu’elles doivent être des priorités puisqu'elles permettent de limiter les causes des maladies de civilisation.
            Pour animer le nouveau système, alléger sa gestion et rapprocher la décision des citoyens, nous proposons de le décentraliser et de mettre en place un Conseil Régional de Santé, élu, redonnant vie à la démocratie sanitaire en associant en particulier des représentants des usagers. Les collectivités locales pourront également y jouer leur rôle. Dans un nouveau dispositif, réellement régionalisé, l’Etat pourrait mieux assumer son rôle et au service de tous les citoyens en se recentrant sur le pilotage, le contrôle et la réduction des inégalités régionales.
Tabac
1 : Vous engagez, vous, si vous êtes élu, à appliquer sans les différer ni les modifier toutes les dispositions du décret du 15 novembre 2006 destiné à faire respecter les droits des non fumeurs, avec détermination, y compris par la mobilisation des corps de contrôle et l'application des sanctions prévues en cas d'infraction ?
 2 : Vous engagez, vous si vous êtes élu, à faire établir par votre gouvernement  une législation et une réglementation mettant en oeuvre les solutions détaillées que nous proposons harmonisant la taxation des différents produits du tabac, accroissant à son maximum la part fixe de la taxe, réduisant les quantités qui peuvent être importées en franchise et assurant chaque année un accroissement minimal de 10% du prix de détail ?
 Alcool
3 : Vous engagez, vous si vous êtes élu, à faire établir par votre gouvernement un projet de loi :
◦    limitant la possibilité de publicité pour des boissons contenant plus de 1° d'alcool aux relations directes avec les clients (publipostage), aux foires agricoles et à la presse écrite pour adultes, en excluant tous les supports audio-visuels qui s'imposent aux enfants et aux adolescents ?
◦    limitant la forme de ces publicités à une description des caractéristiques du produit, de ses lieux et modes de production ou de consommation, en aggravant les dispositions répressives prévues par la loi de 1991 pour éviter sa transgression permanente par des acteurs industriels qui acceptent actuellement de s'exposer au risque de sanctions insuffisantes ?
4 : Vous engagez vous, si vous êtes élu, à faire inscrire sur tous les conditionnements de boissons contenant de l'alcool le nombre de grammes d'alcool pur contenus dans ce conditionnement ?
5 : Vous engagez vous, si vous êtes élu, à faire supprimer le Conseil de la modération et de la Prévention ?
 Je répond oui aux questions 1 et 2 sur le tabac et 3, 4 et 5 sur l'alcool.
Les Verts sont favorables à l’interdiction de fumer dans les lieux publics, à l’interdiction effective de toute publicité sur le tabac et l’alcool, y compris les publicités déguisées que sont le sponsoring de soirées pour les jeunes et également à toutes les mesures informatives permettant aux consommateurs de s’y retrouver.
Quant au Conseil de la Modération et de la Prévention, il est l’exemple de ces structures écrans où les conflits d’intérêt sont flagrants et qui visent à entretenir la désinformation. Dans ce domaine comme dans bien d’autres, il nous semble important que la santé publique soit suffisamment prise en compte pour que les arbitrages entre le ministère de l’Agriculture et celui de la Santé ne se fassent pas toujours au détriment de la santé.
 Obésité
6 : Vous engagez vous, si vous êtes élu, à faire établir par votre gouvernement :
◦    un  projet de loi visant à interdire toute publicité  par l'image  pour les produits transformés et les produits nouveaux complexes ? Une orange, des haricots verts, sont des produits identifiables, comme du pain ou un poulet. Une barre « machin » sous un emballage d'aluminium coloré est un produit fabriqué, incontrôlable quand il est vu sur un écran de télévision ou une affiche. Il ne doit pas être promu par la publicité.
◦    un projet de loi interdisant l'usage pour la publicité et les présentations de mode d'un corps humain au dessous d'un indice de masse corporel de 20 kg/ (taille en mètres)2 ? On sait peser les boxeurs et les jockeys, il sera encore plus utile de peser les modèles et les mannequins !
7 :   Vous engagez vous, si vous êtes élu, à faire défendre par votre gouvernement dans les négociations en cours au niveau de l'Union la nécessité  :
◦    d'une information nutritionnelle obligatoire sur tous les aliments conditionnés industriellement ?
◦    d'une réglementation simple et pédagogique de cette information définissant un graphisme unique défini en concertation avec les producteurs, le Conseil national de la consommation, le Conseil national de l'alimentation, l'Institut National de la Consommation et les associations de consommateurs. Elle indiquera le total des calories contenues dans le conditionnement, le poids en grammes des glucides, des lipides (avec une subdivision en quatre classes), des protéines et du sel.
Nous ne nous sommes pas prononcés sur l’interdiction de toute publicité sur les produits alimentaires transformés. Par contre je me prononce clairement pour l’interdiction de la publicité télévisée destinée aux enfants et concernant des produits gras ou sucrés. Nous pensons que cette mesure est de nature à réduire l’incidence de l’obésité, et qu’elle aurait aussi un intérêt pour l’équilibre psychique des jeunes. De façon plus générale, nous voulons également la suppression de la publicité sur les chaînes publiques.
Nous sommes tout à fait favorables à un étiquetage clair, uniforme et compréhensible par tous, sur la composition et la qualité nutritionnelle des aliments conditionnés industriellement. Nous considérons également utile, selon le principe « pollueur-payeur » de taxer les aliments déséquilibrés sur le plan nutritionnel, selon leur composition en sucres, graisses ou sel.
Je soutiens également votre proposition d’IMC minimal pour les mannequins. Les médias vecteurs de publicité jouent un rôle délétère par la discordance des messages. Promouvoir l’image du corps de la femme trop maigre tout en encourageant la suralimentation de la population est source d’anxiété et contraire à l’information sur l’équilibre alimentaire.
8 : Vous engagez vous, si vous êtes élu, à faire établir par votre gouvernement :
◦    une obligation pour chaque établissement scolaire d'établir un suivi de l'indice de masse corporelle de tous les élèves, avec une exploitation épidémiologique de ces données au niveau départemental, régional et national ?
◦    une action destinée à rendre un service évalué aux élèves et aux familles, allant de réunions d'information sur les problèmes de surpoids et d'obésité à des actions individualisées s'adressant aux élèves ayant un problème de surpoids ?
  La montée de l’obésité est aujourd’hui un problème prioritaire des jeunes. Il mérite d’être traité plus clairement si l’on veut être opérationnel.
Tout d’abord, il y a besoin d’études épidémiologiques, mais elles sont réalisées sur échantillon représentatif et traitées de façon anonyme. Elles ne nécessitent pas un suivi nominatif de l’ensemble de la population. La mise en fiche de l’IMC de tous les élèves présente un côté « contrôle social » qui m’inquiète du point de vue du respect des individus et de leurs libertés. Oseriez-vous proposer une telle mesure s’il ne s’agissait d’enfants ? Je craindrai l’apparition de l’IMC dans les dossier scolaires à côté des notes, et on l’a vu proposé, pour une évaluation du risque de délinquance… Je craindrai une discrimination des enfants obèses pour l’accès à certaines formations.
En ce qui concerne l’ensemble de la population, la grande priorité est de mettre en place des actions de prévention de l’obésité par l’éducation nutritionnelle, car c’est le moyen d’enrayer l’épidémie d’obésité. De ce point de vue, les réunions d’information ne suffisent pas. Il s’agit d’un enjeu d’éducation pour la santé qui doit s’exercer dans 2 directions :
-     Un véritable programme d’éducation nutritionnelle des jeunes, accessible à tous et portant en particulier sur l’éducation au goût, les besoins et les apports, les modes de cuisson, la formation à l’analyse de la publicité, …
-    Un programme d’intervention communautaire permettant d’accompagner l’éducation des enfants par un changement des adultes autour d’eux, cuisinier et gestionnaire du restaurant scolaire, enseignants, mères et pères de famille , …
Enfin, le dépistage des enfants menacés d’obésité visant à les orienter vers les consultations de soin relève bien sûr des visites médicales de la Santé Scolaire ou de la Médecine Générale.
 Sécurité routière
9  : Vous engagez vous, si vous êtes élu, à demander au Parlement d'exclure de la loi d'amnistie la totalité des infractions au code de la route, y compris les infractions aux règles de stationnement ? 
Je suis totalement opposée à cette pratique de l’amnistie, qui contribue à ancrer dans l’esprit de nos concitoyens l’idée que les infractions au Code de la route, quelles qu'elles soient, sont sans importance, avec les conséquences que l’on sait sur le nombre d’accidents. De plus, les propriétaires des véhicules garés sur des pistes cyclables, des voies piétonnes ou des emplacements réservés aux handicapés, doivent prendre conscience et respecter la nécessité du partage de la voirie entre chaque utilisateurs. 
10 : Vous engagez vous, si vous êtes élu, à :
◦ demander à chaque Etat de l’Union de prendre une position précise et argumentée sur la limitation de vitesse à la construction de tous les véhicules et de faire avancer ce dossier lors de la présidence française fin 2007 ?
Je suis favorable à une réduction des vitesses maximum sur route, pour des raisons de sécurité, et aussi parce que ces réductions auront un effet positif sur les consommations, donc sur la diminution des gaz à effet de serre pour diminuer notre influence sur le changement climatique et sur la pollution pour préserver la santé de tous. Mais il faut relever aussi l’absurdité de construire des véhicules qui dépassent les 200 km/h.
La politique des transports relève, pour une bonne part, du niveau communautaire. C'est la raison pour laquelle mon programme prévoit que le nouveau gouvernement adressera, dès les premiers mois de son installation, un mémorandum à l'Union européenne, afin d'engager une réorientation profonde des politiques de transport, face aux urgences environnementales. La limitation à la construction de la vitesse des véhicules fait partie des mesures que j'estime indispensables. Cette mesure, déjà proposée par la France sous le gouvernement Jospin, s'était alors heurtée à l'opposition résolue des constructeurs allemands, spécialisés dans les hautes cylindrées, qui sont parvenus à faire capoter la proposition. Il conviendra donc de faire preuve d'opiniâtreté et de rechercher des alliés pour obtenir, cette fois, l'adhésion de la majorité des pays.
 ◦ faire adopter par le gouvernement un décret fixant la date de l’interdiction de l’immatriculation en France des véhicules inutilement rapides ? (voitures particulières et motos de plus de 50 cm3). Le délai pourrait être de trois ans. Pendant cette période les recours qui seront effectués devant la Cour de justice de Luxembourg permettront de savoir si la France peut agir unilatéralement en cas de carence des autorités de l’Union, les traités précisant (article 30) que le principe de libre circulation des marchandises ne fait pas obstacle « aux interdictions ou restrictions d’importation, d’exportation ou de transit, justifiées par des raisons de […] protection de la santé et de la vie des personnes et des animaux ou de préservation des végétaux ».
J'ai le sentiment que la sensibilité de l'opinion publique aux questions de sécurité et de changement climatique a fortement progressé en l'espace de quelques années, en France comme dans la plupart des pays d'Europe. Je veux croire que les gouvernements sauront entendre la voix de leurs concitoyens et qu'ils se montreront plus ouverts à la demande que nous présenterons. Si tel ne devait pas être le cas, la démarche que vous proposez pourrait être envisagée. Elle placerait, en effet, les autorités de Bruxelles et les pays qui voudraient bloquer la mesure face à leurs responsabilités et à l'opinion publique.
11 : Vous engagez vous, si vous êtes élu, à :
◦    former une commission de la signalisation auprès du ministère de l'équipement qui fera avant la fin de 2007 des propositions de modifications permettant à la France à la fois d'être conforme aux dispositions préconisées au niveau européen, de supprimer les ambiguïtés des textes français et de faire des recommandations sur les "bonnes pratiques" en matière de limitation de vitesse ?
◦    faire organiser au niveau départemental avant la fin de 2007 un dispositif d'évaluation de la signalisation associant deux méthodes :
     ▪     un accès direct des usagers à un site internet permettant de remplir un formulaire en ligne faisant remarquer une anomalie de la signalisation. La remarque serait mise en ligne et recevrait une réponse argumentée ?
     ▪     la vérification par un service spécialisé de la conformité de la signalisation ?
◦    Créer par voie législative un dispositif d'évaluation de l'infrastructure par un organisme indépendant des maîtres d'ouvrage, prévoyant de hiérarchiser l'urgence des travaux à réaliser, d'évaluer leur coût et de définir les systèmes de financement possibles en fonction des capacités contributives des structures locales responsables des voies concernées ?
La limitation de la vitesse des véhicules à la construction ne peut, à elle seule, empêcher les excès de vitesse. C'est pourquoi je prévois, en outre, une réduction des vitesses maximales d'au moins 10 km/h par rapport aux limitations actuellement pratiquées sur les différents types de voirie. La question se pose, en particulier en milieu urbain, où se produisent encore aujourd'hui beaucoup trop d'accidents, notamment d'usagers les plus vulnérables. J'encouragerai les agglomérations à mettre en place sur l'ensemble de leur territoire de véritables politiques de régulation des vitesses, répondant à des enjeux de sécurité, mais visant aussi à donner toute leur place aux cyclistes et aux piétons. Renverser la hiérarchie des modes de déplacement en ville, c'est le sens du « code de la rue », que je veux faire rapidement aboutir.
Les propositions que vous faites me paraissent pertinentes. En ce qui concerne plus particulièrement les infrastructures routières, dont notre pays est désormais bien doté, j'accorderai une priorité absolue aux travaux d'entretien, de suppression des points noirs, à toutes les mesures qui concourent à améliorer la sécurité. L'abandon de la poursuite du programme autoroutier permettra d'augmenter fortement les moyens consacrés à cette fin. Mais un effort majeur devra aussi permettre de développer les modes alternatifs à la route, tant pour les déplacements inter-urbains que pour les déplacements urbains ; ils sont non seulement plus respectueux de l'environnement, mais également plus sûrs.
 Environnement
12 :   Vous engagez vous si vous êtes élu à demander au Gouvernement :
◦    d’instituer  pour le 1er janvier 2008 un système de bonus/malus à l’achat d’une voiture particulière, dissuadant l’achat de véhicules inutilement consommateurs et donc responsables d’une pollution évitable et d’un accroissement plus important de l’effet de serre ?
 La fiscalité et la tarification écologiques doivent être utilisées de manière beaucoup plus résolue qu’aujourd’hui pour orienter les comportements des acteurs économiques et des particuliers, en les alertant sur les conséquences de leurs choix et en faisant en sorte qu’ils en supportent le coût, au lieu que cela retombe sur la collectivité.
 Je suis donc favorable à l’instauration d’une vignette automobile annuelle, indexée sur les émissions des véhicules sur le modèle bonus-malus (éco-malus jusqu'à 20% du prix sur les modèles les plus consommateurs du marché, éco-bonus équivalent pour les moins polluants) et frappant en particulier les 4x4 utilisés en zone urbaine. Je soutiens également l’instauration d’une éco-redevance pour les poids lourds, dont le coût devrait être acquitté par le chargeur, grâce à une facturation séparée.
◦    que le dispositif   redistribue  la totalité des sommes perçues vers les acheteurs de véhicules les moins consommateurs ?
Oui
◦    que  la taxation des véhicules consommant deux fois plus que les véhicules médians  atteigne le quart du prix du véhicule ?
Non. Il s’agira d’une montée en puissance progressive sur 5 ans pour atteindre au maximum l’équivalent du taux de TVA soit 19.6 %.
◦    de  compléter ce dispositif par une vignette annuelle taxant uniquement les propriétaires de véhicules dont la consommation est supérieure à la valeur qui déclenche le malus, avec un niveau de taxation équilibrant cette dissuasion avec celle de l'achat d'un véhicule neuf ?
13 : Vous engagez vous si vous êtes élu à :
◦    appliquer la recommandation du rapport de 1998, reprise par la commission du Sénat et la commission de l’Assemblée Nationale mettant à disposition de tous par des méthodes informatiques (accès à un fichier par l’internet) les résultats de la reconnaissance de l’amiante dans les bâtiments et comportant des indications précises sur les mesures de protection à adopter pour intervenir sur un bâtiment donné ?
◦     utiliser ce fichier pour évaluer par des sondages aléatoires la qualité des diagnostics réalisés pour identifier les défauts de qualité et provoquer des compléments d’investigation quand des auteurs de la reconnaissance de l’amiante se seront révélés défaillants ?
Oui, avec toutes les précautions d'usage d'utilisation des fichiers.
Connaissances
: Vous engagez vous, si vous êtes élu, à demander au Gouvernement  :
◦    de négocier avec la CNAMTS la mise en oeuvre de la procédure de connaissance scientifique de la santé de la population telle qu’elle est définie dans le projet « Constance » ?  (constitution d’un échantillon représentatif de la population qui est suivi jusqu’au décès des membres de cet échantillon).
Vous indiquez sur votre site : « Constance est le nom d’un projet proposé à la CNAMTS par le professeur Marcel Goldberg. En réponse à une demande d’évaluation des Centres d’examens de Santé, structures créées dès 1946, et dont la maintien et l’utilité sont discutés, mais qui représentent aux yeux des syndicats ouvriers une valeur symbolique qui les rend intouchables. Goldberg a proposé d’en faire le noyau d’une expérience qui renouvellerait en grand l’expérience faite à EDF GDF de la cohorte de 20 000 membres volontaires du personnel de ces firmes (cohorte Gazel) ».
Si les centres de dépistage de la CNAM ont montré les limites de leur utilité, ne faudrait-il pas envisager leur reconversion ? Bien sûr  cette mesure nécessitera des négociations et des ajustements, mais est-ce plus irréaliste que d’envisager la suppression totale de toute publicité sur l’alcool et les produits issus de l’industrie agroalimentaire? On vous a connu plus audacieux et vous teniez moins compte des contraintes sociales dans d’autres domaines ! Les personnels de santé de ces centres ne pourraient-ils pas se reconvertir moyennant les formations nécessaires vers des structures de soins ou d’éducation pour la santé, où de nombreux postes restent à pourvoir ou à créer ?
◦     de créer un groupe de travail réunissant les responsables des cohortes existantes, des grands organismes de recherche et de gestion de la sécurité sanitaire (INSERM, CNRS, InVS, AFSSA, AFFSSAPS, AFSSET, INSEE) et des ministères concernés, qui ferait le point sur les objectifs et les moyens de ces cohortes ? Il ferait des propositions évaluées de leur financement et des méthodes de gestion de leur budget adaptées à leurs objectifs à moyen et long terme. Les conclusions de ce groupe pourraient alors fonder un plan de soutien et de développement des cohortes indispensables à une politique de sécurité sanitaire. Ce processus étant indépendant de la mise en oeuvre rapide du projet Constance qui a atteint le stade décisionnel.
Les études épidémiologiques sont indispensables, mais ce n’est pas nécessairement la taille de la cohorte qui détermine la qualité ou la pertinence d’une étude. Le projet de suivi de cohorte est intéressant, mais n’est pas à justifier par le besoin de réorientation de structures !
Ceci étant, je suis prête à mettre en place un groupe de travail sur les besoins de suivi épidémiologiques et les structures à même d’y répondre.
Les causes environnementales de nombreuses pathologies sont plus souvent suspectées que prouvées et nous sommes favorables à la mise en chantier de nouvelles études (en particulier REACH au niveau Européen), mais aussi à l’application du principe de précaution et à une loi visant à protéger l’expertise indépendante et les lanceurs d’alerte.
15 : Vous engagez vous, si vous êtes élu, à doter les responsables administratifs et politiques d'un outil adapté au besoin de connaissance rapide des évolutions de la mortalité et de leur cause par les deux décisions suivantes :
◦    généralisation à tous les établissements sanitaires dans lesquels des décès sont constatés de la procédure de certification en ligne des causes de décès qui est au stade de l'expérimentation, dès que le dispositif aura été validé. L'extension de cette procédure aux décès survenant en dehors d'un établissement sanitaire (maisons de retraite ou domicile)  étant assurée dans l'année qui suivra ?
◦    définition de méthodes permettant l'amélioration de la qualité des certificats par une demande complémentaire auprès du médecin certificateur pour tous les diagnostics manifestement imprécis ou incomplets ?
Oui, je suis favorable à la transmission rapide des certificats de décès permettant, comme lors de la canicule de 2003, d’alerter rapidement tous les services. L’amélioration nécessaire de la précision du contenu des certificats de décès passe par la formation médicale initiale et continue des médecins, en les sensibilisant, il est plus que temps à la Santé Publique.
Je suis favorable également à la généralisation à toutes les régions des Registres du cancer.
Décisions
16 :  Vous engagez vous, si vous êtes élu, à rendre possible la démocratie participative pour des sujets de société précis entrant dans le cadre de la sécurité sanitaire dans son sens le plus large (avec une définition législative et une  référence constitutionnelle), en instaurant un referendum d'initiative populaire ? L'initiative du référendum viendrait du Gouvernement, du Parlement, ou de structures associatives recueillant un minimum de signatures comme dans la procédure helvétique qui est un modèle démocratique.
Les Verts veulent encourager l'expression de la démocratie directe et favoriser la participation des citoyens, quels que soient leur l'âge, leur genre, le quartier où ils habitent, leur condition sociale ou leur nationalité. Participer, c’est avoir le pouvoir d’influer sur la décision et se responsabiliser.
Le référendum d'initiative populaire (aujourd’hui réduit à une simple consultation qui ne s’impose pas à l’exécutif) doit être inscrit dans la loi, à tous les niveaux de collectivités publiques. Les questions posées ne pourront néanmoins porter sur des sujets remettant en cause les droits fondamentaux.
 Par ailleurs, un droit d'initiative législative devrait être conféré aux citoyens : toute proposition de loi contresignée par 500 000 citoyens devrait être automatiquement inscrite à l'ordre du jour de l'Assemblée nationale.
Par ailleurs, je veux généraliser de véritables procédures de débat public.
Les choix d’équipements, d’aménagements, de technologies, les choix éthiques, amènent des débats d’une complexité accrue. La mise en place de débats publics réellement en amont des décisions est un axe majeur d’une démocratie d’implication et de délibération. Les nouvelles formes démocratiques comme les conférences de consensus, les jurys citoyens, doivent monter en puissance sous l’impulsion des élus Verts.