développement des connaissances
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Des connaissances précises adaptées aux problèmes à traiter et validées
déterminent la qualité d'une politique de sécurité sanitaire. Quand nous
constatons le nombre de décès annuels attribuables à la mauvaise gestion du
risque lié à l'amiante (au minimum 3000) et que le budget du fonds
d'indemnisation des victimes de l'amiante va dépasser 500 millions d'euros par
an, nous devons tirer les leçons d'un tel drame humain. Faute d'avoir fait les
investissements utiles au moment où il fallait les faire, nos institutions ont
réagi avec retard et de façon insuffisante. Le coût humain et financier est
considérable.
La création de grandes structures d'évaluation et de veille sanitaire a
constitué un progrès très important (Institut de Veille Sanitaire, Agence
Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé, Agence Française de
Sécurité Sanitaire des Aliments, Agence de l'Environnement) mais ce n'est pas
suffisant. Il faut que ces structures puissent mettre en oeuvre les outils
adaptés aux besoins. Nous questionnons les candidats sur deux points précis qui
commandent la rapidité de la connaissance et son adaptation aux problèmes posés.
Il ne s'agit pas de projets à long terme mais de projets préparés, en cours de
test ou déjà initiés dont il faut accélérer ou mieux financer la mise en oeuvre.
Nous demandons :
- l'Organisation de
la connaissance scientifique de la santé de la population.
La multiplication des facteurs de risque du fait notamment de
l'accroissement très rapide du nombre de produits chimiques synthétisés et
utilisés impose la mise en place de nouveaux outils capables de produire les
connaissances dont nous avons besoin et le soutien à un niveau décent des
outils existants. Le projet "Constance" est un outil indispensable, il est
défini, sa faisabilité est assurée, il faut le mettre en oeuvre sans tarder.
La cohorte E3N qui réunit 100 000 participantes existe et a déjà produit des
résultats importants, ses moyens sont insuffisants et doivent être accrus.
- la Généralisation rapide de la
certification en ligne des causes de décès. Des événements
récents comme la canicule de l'été 2003 ont mis en évidence les
insuffisances de moyens du système français de gestion des causes de décès.
Quand on modifie des facteurs de risque, la réduction de leur influence ou à
l'opposé leur développement doivent être documentés dans des délais
raisonnables. L'unité de compte peut être la journée et non plusieurs
années. Un outil de certification en ligne va être expérimenté dans des
hôpitaux, il faut généraliser son usage dans des délais courts. Il convient
en outre de pouvoir exploiter au mieux la précision des diagnostics, comme
le permet la nouvelle classification internationale des maladies. Ce progrès
passe par une facilitation des liens entre l'organisme exploitant les
certificats de décès et les médecins rédigeant les certificats.