les thématiques de 2007

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Le tabac
demeure la première cause de mort évitable. La prévention de ce risque est assurée par une mesure très simple, ne pas fumer, directement ou en étant exposé à la fumée des autres. Le conditionnement au tabac peut être considéré comme une liberté de s'autodétruire pour le plaisir si l'on oublie qu'une dépendance est d'abord une perte de liberté. Nous fumons parce qu'une industrie liberticide a utilisé tous les modes de promotion et de désinformation possibles pour développer ses ventes en sachant qu'à terme elle tuerait un de ses clients sur deux. Lutter contre le tabagisme n'est pas un combat contre les fumeurs. Ceux qui pensent que la promotion de l'abstinence de la consommation de tabac est une forme d'hygiénisme moralisateur qui tente d'imposer la vision utopique d'une vie sans risque n'ont jamais soigné d'insuffisant respiratoire ni de malade atteint d'un cancer du poumon. Ils n'imaginent pas que ceux qui passent leur vie professionnelle au contact de personnes tombées dans le piège et qui en meurent désirent assurer la meilleure prévention possible de ce drame individuel et collectif. Une société sans solidarité qui laisse un adolescent tomber dans le piège de la dépendance est une société cruelle, irresponsable et indifférente au malheur humain.



L'alcool

, consommé avec excès, que ce soit avec régularité ou épisodiquement, ne constitue pas un risque récent induit par les méthodes de productions industrielles et la promotion publicitaire, mais il a été modifié par leur intervention. Le développement de grands groupes industriels est devenu une réalité dans la brasserie, dans la production de spiritueux, mais également dans la viticulture, notamment à la suite de restructurations des modes de production et de commercialisation en Europe, initiés notamment en Espagne. Les conséquences sont d'une part le développement de produits nouveaux qui font perdre les repères de consommation connus (premix mélangeant des sodas sucrés et des alcools) et d'autre part l'apparition de promotions publicitaires que les viticulteurs traditionnels ne pouvaient mettre en oeuvre, la dimension de leurs entreprises ne leur donnant pas accès à des publicités coûteuses. Nous proposons :



L'obésité
est un handicap pour ceux qui ont perdu la liberté de pouvoir contrôler leur poids. A mesure que les années passent l'obèse se rend compte de l'importance des limitations de sa mobilité produites par son poids excessif et des conséquences pour sa santé et donc pour son plaisir de vivre de cette situation. Depuis plusieurs décennies, ce problème est devenu épidémique et la rapidité de son aggravation pose un problème à la collectivité. Atteignant d'abord le continent nord-américain, cette croissance a maintenant largement diffusé en Europe, avec des différences nationales, voire régionales. Une telle croissance indique que des facteurs externes à l'individu ont accru leur pouvoir d'influence dans le domaine de la nutrition. Comme dans le cas de l'alcoolisme les causes ne sont pas uniques et il est nécessaire d'avoir une vision d'ensemble pour espérer un infléchissement de la tendance observée. Parmi les multiples conditions du succès nous isolons trois approches complémentaires , limiter la promotion de ce risque, faciliter l'identification des produits consommés et organiser le dépistage individuel pour adapter les actions de prévention. Ce dépistage exhaustif aura en outre l'avantage de préciser l'épidémiologique de cette maladie de société à tous les niveaux géographiques appropriés .

Ceux qui refusent que la société soit partie prenante dans l'environnement alimentaire auxquels ses membres sont confrontés ont les mêmes références que ceux qui manifestaient leur opposition à l'action de la société pour promouvoir la prévention des risques liés au tabac, à l'alcool et aux autres facteurs de risques contrôlables qui peuvent échapper au contrôle individuel. Entre le libéralisme destructeur et un dirigisme étouffant, il y a un compromis à trouver préférant les protections et l'information à l'interdiction au niveau de l'individu. Interdire une publicité n'est pas un interdit s'adressant à un être humain face au contenu de son assiette, mais une obligation s'adressant au responsable d'une production industrielle. Nous répétons en permanence que nous assurons la prévention des épidémies industrielles. Le caractère industriel n'est pas une caractéristique du produit lui même, mais de son mode de production de masse et de promotion par une publicité dont les moyens sont sans commune mesure avec ceux des organismes ayant en charge la prévention. Nous proposons :



Les accidents de la route

tuent encore près de 5000 d'entre nous chaque année, avec une moyenne d'âge de 40 ans. Exprimées en nombre d'années de vie perdues, ces morts évitables classent ce type de risque dans les plus importants avec près de 200 000 années de vie perdues. Malgré les progrès réalisés depuis trente ans, notamment par les décisions politiques de 1973 et de 2002, nous avons encore des progrès à faire pour atteindre les taux les plus bas observés en Europe, notamment en Suède et en Grande Bretagne. Nous demandons :



Les atteintes à l'environnement

produites par l'accroissement de l'effet de serre sont maintenant bien documentées. Il est indispensable de mettre en oeuvre des mesures efficaces dans ce champ de la sécurité sanitaire, d'autant que certaines d'entre elles permettent d'utiliser des synergies évidentes entre sécurité individuelle et sauvegarde de notre environnement. Parmi les autres problèmes graves liés à l'abus d'usage d'un produit utile mais dangereux nous avons retenu un aspect important du risque provoqué par l'amiante, qui pose le problème d'ensemble de la reconnaissance des risques liés aux habitations (amiante, plomb, radon...). Nous demandons :



Des connaissances précises

adaptées aux problèmes à traiter et validées déterminent la qualité d'une politique de sécurité sanitaire. Quand nous constatons le nombre de décès annuels attribuables à la mauvaise gestion du risque lié à l'amiante (au minimum 3000) et que le budget du fonds d'indemnisation des victimes de l'amiante va dépasser 500 millions d'euros par an, nous devons tirer les leçons d'un tel drame humain. Faute d'avoir fait les investissements utiles au moment où il fallait les faire, nos institutions ont réagi avec retard et de façon insuffisante. Le coût humain et financier est considérable.

La création de grandes structures d'évaluation et de veille sanitaire a constitué un progrès très important (Institut de Veille Sanitaire, Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé, Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments, Agence de l'Environnement) mais ce n'est pas suffisant. Il faut que ces structures puissent mettre en oeuvre les outils adaptés aux besoins. Nous questionnons les candidats sur deux points précis qui commandent la rapidité de la connaissance et son adaptation aux problèmes posés. Il ne s'agit pas de projets à long terme mais de projets étudiés et préparés dont il faut accélérer ou financer la mise en oeuvre. Nous demandons :


Une méthode décisionnelle

doit être définie pour faciliter les choix de société relevant de la sécurité sanitaire prise dans son sens le plus large. Les questions que nous avons posées concernent un nombre limité de problèmes, même si l'on peut accepter que ce sont les plus importants et les mieux documentés. Nous souhaitons également contribuer au développement de méthodes permettant de répondre à une question fréquente : comment peut-on gérer dans une démocratie des problèmes potentiellement graves avec des niveaux de connaissances variables ? Nous demandons :